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Mosbah Halabi : Un Salman Rushdie druze ?

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Le Quotidien d’Algérie, 8 octobre 1991
 
Mosbah Halabi, écrivain druze, vient d’apprendre à ses dépens qu’il ne fait pas bon, en cette fin de siècle, de toucher d’un peu trop près à la religion surtout s’il s’agit d’écrits allant à contre-courant de l’ordre établi. L’affaire, sans atteindre la dimension de celle de Rushdie n’en n’a pas moins déclenché la fureur des chefs religieux druzes qui estiment que Halabi a révélé trop de secrets sur leur secte. Rappelons pour l’information que les Druzes sont issus d’un schisme de l’Islam qui s’apparente au chiisme mais dont on ne sait pas grand-chose à l’heure actuelle, les différentes générations ayant réussi le tour de force d’entourer leur culte d’un voile épais et impénétrable par les non-initiés.

L’objet des foudres religieuses est un roman consacré à la vie de tous les jours d’une jeune fille de dix sept ans et intitulé tout simplement « Journal d’une jeune fille druze ». Dès sa première parution des autodafés ont été organisés obligeant l’auteur à retirer de la vente puis à détruire lui-même l’ensemble des exemplaires tirés. Un geste qui n’aura pas suffi puisque Halabi a été déclaré apostat et officiellement banni. Ce n’est pas la première fois qu’une telle mésaventure arrive à ce journaliste de 47 ans. Il avait ainsi provoqué un véritable tollé en 1973 en révélant que les Druzes croient à la réincarnation, chose qui, à l’époque, n’était pas encore connue.

Belkaïd Akram
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